Par Bruno
Fondée en 1824 Macallan a été longtemps l'un des single malt les plus recherché, avec une large gamme à des prix pouvant satisfaire beaucoup de consommateurs, du flacon de 12 ans d'âge vendu à un prix correct jusqu'aux 62 ans vendu en carafe Lalique. Distillant dans de petits alambics (distillat plus corpulent et plus huileux), n'utilisant jusqu'en 1994 que de l'orge de variété golden promise, jouant sur 4 souches de levures, ayant un coeur de chauffe très limité (son middle cut serait le plus étroit de l'industrie), il lui est cependant arrivé plusieurs tuiles. D'abord son rachat par Edrington en 1999; propriétaire assez greedy, puis l'affaire des faux Macallan lancée par Dave Broom (ou la distillerie a d'abord refusé les arguments des experts en jurant que c'était de l'otentik, pour finalement reconnaître en 2004 après des analyses par un laboratoire spécialisé que certaines bouteilles de l'antique collection avait 10 ans d'âge et avaient été contrefaites, vraisemblablement en Italie), le lancement de la série Fine Oak (fûts de sherry et bourbon) en concentrant les ventes de ses versions historiques 100% sherry en Asie puis en retirant au Royaume Uni toutes ses expressions de moins de 18 ans en les remplaçant par quatre malts sans indication d'âge qui n'ont pour seule référence qu'une couleur, la série 1824 : Gold, Sienna, Amber et Ruby. Des NAS donc, a des prix élevés (le Ruby est dans les 200€), et sachant qu'il est légal de jouer sur la couleur avec du caramel, qu'il n'est pas obligatoire de mentionner son utilisation (sauf en Allemagne) la réaction des consommateurs, des clients pour le marketing d'Edrington, fut assez vive. Le prix d'un flacon est grévé jusqu'à 25% par le budget marketing ... Et enfin, pour répondre à la demande, Edrington a investi 100 millions de sterlings dans la construction de Macallan n°2, nouvelle usine à distiller qui sera la plus grande distillerie de Malt d'Ecosse avec une capacité de 15 millions de litres.
Nous avons donc un NAS, a un degré alcoolique assez faible, a un prix assez élevé, ayant subi une filtration à froid, qui légalement est un single malt, mais est un mélange de différents jus provenant de la même distillerie. Un whisky d'usine. Déjà, pour moi, il perd 5 points dans sa note.
Nez : Fruité, cake aux fruits, cerises noires cuites, dattes et figues.
Bouche : Le toucher est épais, quatre-épices, zestes d'oranges, du miel d'oranger et une forte présence de bois de santal (sandalwood en anglais, va comprendre Charles).
Finale : Longue, fruité, raisins, secs, goût de chêne.
Commentaire : Tout cela est très (trop ?) bon, MAIS comment dire, trop bien fait ? Manque d'authenticité ? Je ne sais pas, mais il manque un truc, un joli défaut, là on est sur de la chirurgie esthétique, c'est peut-être trop élégant ? Trop classieux ? Dopé ?
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