Par Nicolas
Distillerie peu connue au parcours chaotique, Benrinnes a été créée en 1826 pour être détruite au bout de 3 ans, en 1829, suite à des inondations ayant provoquées un glissement de terrain. Reconstruite, c’est la chambre des alambics qui fut dévastée par un incendie en 1896, puis ce fut la crise du whisky qui fit fermer la distillerie de 1932 à 1933 et puis parce que quand ça veut pas, ça veut pas : la seconde guerre mondiale et nouvelle fermeture de 1943 à 1945. Il est à noter que Benrinnes fait aujourd’hui partie avec Auchentoshan et Springbank (pour la marque Hazelburn dont on vous parlait ICI) des rares distilleries écossaises qui pratiquent la triple distillation. Pour les érudits spécialistes des Lowlands, on rappellera que Dundashill, Clydesdale, et Greenock pratiquaient également la triple distillation (et oui, y a pas que Littlemill et Rosebank dans les Lowlands). Mais revenons à nos moutons et penchons-nous sur ce Benrinnes embouteillé par Signatory Vintage pour les 10 ans de The Nectar.
Nez : Très céréalier et boisée.
Ajout d’eau : Toujours les céréales mais plus discrètes, le boisé a, lui, cédé la place à des notes florales très fraîches et agréables. Un caractère minéral presque terreux apparaît ensuite. On attend encore et ça devient beaucoup plus gourmand, plein de fruits beaucoup plus avenants que l’austérité initiale.
Bouche : Attaque puissante, un peu trop à mon gout, fidèle au nez sur les céréales et le bois. Bonne longueur et développement sur une amertume trop marquée, vanille discrète à la fin.
Ajout d’eau : Moins agressif, on profite mieux du boisé amer puis de la vanille. Ça reste cependant assez austère. Après un bon gros quart d’heure au fond du verre, l’amertume jusqu’alors prédominante disparaît et le dram devient gourmand. Des fruits mais sur la retenue : pas d’excès de sucre, et la fin de bouche toujours sur la vanille.
Finale : Sur le prolongement de la vanille qui s’efface pour laisser place au retour d’une légère amertume agrémentée d’épices.
Commentaires : J’ai eu peur. Un whisky sur le fil à propos duquel il sera facile de passer à côté. Mots d’ordre : dilution et temps. Sans rajout généreux d’eau et sans lui laisser prendre l’air une bonne demi heure, vous serez assommés de bois et d’amertume. Mais si vous savez être patients et manier la pipette d’eau avec doigté, vous vous délecterez d’un dram gourmand avec un joli fruité et qui évite cependant l’écueil du trop de sucre écœurant car bien contre balancé par une amertume boisée et des épices.
Note : Un whisky qui se mérite mais reste Hautement Recommandable.
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