Par Robin
Les amateurs de tourbe ont plutôt tendance à se tourner tout naturellement vers les Islay, moi le premier. Pour autant, en témoigne ma review sur le Benromach 8 yo des 60 ans de La Maison Du Whisky, il serait dommageable de s’arrêter aux frontières de cette petite île. C’est donc avec excitation et curiosité que je m’en vais me balader dans le Speyside avec cet Ardmore 1991. Let’s go !
Couleur : Or jaune.
Nez : Immédiatement, le fût de Rum fait son effet. Les premières effluves nous donnent le sentiment que le verre contient un Rum jamaïcain, certes très léger en esters, mais tous les marqueurs sont là : une légère colle, de l’ananas, de la banane, mais plutôt mûrs. Après quelques minutes, un côté minéral surgit, nous ramenant sur le Whisky. Quid de la tourbe ? Bah, je ne la sent pas trop (pas du tout ?).
Avec de l’eau : Aaaaaahhhh !! La tourbe tant attendue reprend ses droits pour mon plus grand plaisir. Une tourbe très médicinale, végétale. C’est drôle comme quelques gouttes d’eau ont totalement transformé le nez de ce dram. L’impression d’avoir changé de breuvage. Je trouve toujours des fruits, mais maintenant ce sont les fruits des bois, les baies sauvages bien fraîches, mélangés à une bonne crème pâtissière relevée au piment d’Espelette. Intéressant.
Bouche : L’attaque est franche mais pas déplaisante. Terminé le Rum, on est maintenant totalement sur un Whisky, plutôt sucré, certes, mais un Whisky quand même. Le sucre des fruits est contrebalancé par une austérité très prononcée. Un côté marin, iodé, se fait aussi sentir. Sans eau, je commence a déceler la tourbe mais je la trouve extrêmement légère (pour être gentil...).
Avec de l’eau : Boom !! Explosion de tourbe marine, saline, carnée et fermière ! A l’image du nez, l’ajout de quelques goutes d’eau transforme radicalement ce nectar. C’est la première fois que je dois faire face à autant de différences. J’avoue être un peu déstabilisé. Les fruits rouges gorgés de sucre restent présents, accompagnés d’une jolie tapenade d’olives vertes bien fraîche. C’est du plus bel effet.
Finale (avec de l’eau donc...) : Très, très longue, indéniablement sur la tourbe, toujours très carnée et fermière. La fumée apparaît en fin de bouche jusqu’à se transformer en tabac froid alors que les fruits, eux, ont disparu.
Commentaire : Que dire ? Ce dram m’a laissé pantois de part la dualité de ses arômes. Il y a deux Whiskies en un selon que l’on ajoute de l’eau ou pas. Autre chose, pour les personnes qui ont des sueurs froides lorsque l’on parle de fût de Rum, rassurez-vous, passé le premier nez, j’ai totalement oublié son existence.
Note : Recommandable (sans eau) / Hautement recommandable (avec de l’eau)
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